Imaginez la scène, un samedi soir, la nuit est froide, 19 heures sonnent au clocher juste à côté d’une maison calme d’où sort une faible lueur électrique. Une partie de poker se prépare, les autres joueurs ne sont pas encore arrivés.
La sonnette de l’entrée retentit. Clément, dit le Belge, arrive, me tendant aussitôt un paquet rectangulaire emballée dans un papier bleu brillant, le mystère parfait…
Il se trouve qu’il s’agit d’une bd, la dernière de Monsieur Geluck, la Marque du Chat (avec couverture parodiant la célèbre bd d’Edgar P. Jacobs). Quoi de plus normale pour un belge d’offrir à un passionné de bande-dessinée une œuvre d’un des belges vivants les plus célèbres ! (Je le remercie d’ailleurs de son geste, c’est le seul qui m’ait offert un cadeau). La partie de poker s’est jouée, passons les détails, ce qui nous intéressent, c’est ce curieux ouvrage, qui va passer à la moulinette !
Commençons par le premier détail qui nous frappe lorsqu’on regarde ce livre : la couverture, parodiant en effet, La Marque Jaune d’Edgar P. Jacobs, on apprend ensuite que ce sont les éditions Blake et Mortimer qui ont invité l’auteur (Philippe Geluck en l’occurrence) à faire cette parodie, et je dirais tant mieux, c’est très sympa ainsi ! Mais du coup on regrette l’absence par la suite, dans la bd, de quelques strips ayant traits direct avec cette parodie (je ne sais pas si vous avez bien compris ce que je voulais dire, tout simplement qu’on ne reparle plus dans la suite de la bd ni de Blake et Mortimer, ni de la Marque Jaune, j’espère avoir été plus clair). Attaquons nous donc au vif du sujet (enfin ! me direz vous), c’est-à-dire au contenu, et là, par contre, bien qu’ayant un profond respect pour ce grand artiste qu’est Philippe Geluck, je suis assez déçu des strips, que je trouve, pour la plupart, trop simples, pas assez recherchés, enfin pas assez hilarants quoi !
En effet, l’humour n’est pas omniprésent, il y a bien quelques bulles sympathiques ou autre pensées profondes philosophiques de Sieur Le Chat mais pas de quoi calmer ma faim d’humour belge ! (Ah le con ! hum.. désolé) Pour prendre quelques exemples précis (et ce dans le but de faire critique approfondie de cette bd, car j’espère ne pas froisser l’auteur avec ces législations et ces copyrights…) je me contenterais de dire que la blague du têtard en retard (il était tard) est plutôt connue, tout comme la mise en image de l’expression bête comme chou qui aurait peut-être mieux value rester à l’état d’idée…
Bien sûr, comme dans tout, il y a des points positifs, je citerais entre autres les quelques strips qui font intervenir des statues connues, ou encore l’ambigüité causé par de simples pilons de poulet, ou encore la recherche approfondie des bizarreries du dictionnaire. (Dédicace aussi au kamikaze belge !). Donc voilà, je reste d’un avis mitigé sur cette œuvre, qui à mon avis, n’est pas la meilleure de tout ce que nous a inventé Geluck.
En espérant qu’il nous amène un petit débat sur l’obésité des héros de bd sur le plateau de Vivement Dimanche Prochain, mes plus sincères amitiés,
Val Le Nain, écrivain, scénariste, critique, internaute, lycéen, petit…